La peur. L'effroi. Le choc épouvantable de voir, à 14 ans, ses parents tués sous ses yeux. Il n'y a plus rien pour kouamé. Plus rien que la crainte que les tueurs reviennent et le tuent à son tour.
Alors Kouamé prend la fuite. Il passe dans le pay voisin et décide de gagner la Lybie. Là, si jeune, il affronte l'enfer du désert et le cynisme de passeurs. Ballotté dans des camions surchargés, il le sait : celui qui tombe est condamné à mourir.
Pour tenir debout, Kouamé ne cesse de penser à sa soeur qu'il espère vivante. Et qu'un jour, peut-être, il reverra. En Algérie et au Maroc, il fait face à la violence de camps de réfugiés où regne la loi du plus fort. De vériatbles marchés aux esclaves. Puis c'est l'épreuve ultime : la traversée de la Méditerranée sur un canot bondé qui, après des heures de mer, s'enfonce lentement dans les flots. Le sauvetage relève du miracle.
Aujourd'hui, après ces années d'éxode solitaire, Kouamé reconstruit sa vie. A Toulouse, loin des ténebres qui ont tant de fois menacé de l'engoutir. Il a 19 ans, une furieuse envie de vivre et de témoigner pour toutes ses ombres qu'on appelle le migrants.